Les litiges concernant l’état des lieux de location sont une source fréquente de tensions entre propriétaires et locataires. Un point souvent contesté concerne les obligations du propriétaire relatives à la réfection des peintures. Déterminer qui est responsable de la réfection des peintures est essentiel pour garantir une relation locative sereine et conforme à la loi.

La peinture d’un logement ne se limite pas à son aspect esthétique. Elle contribue également à son hygiène, à sa salubrité, à la conservation du bâti et, indirectement, à sa valeur locative. Un logement bien entretenu, avec des peintures en bon état, attire plus facilement de bons locataires et peut permettre de fixer un loyer plus élevé. Il est donc crucial pour tout propriétaire bailleur de comprendre ses responsabilités légales en matière de réfection des peintures afin de garantir un logement décent et de minimiser les risques de litiges coûteux liés au dépôt de garantie.

Le cadre légal de la réfection des peintures en location

La loi encadre de manière précise les obligations des propriétaires en matière de location immobilière, notamment en ce qui concerne l’état du logement et les responsabilités en matière de réparations. La loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, dite loi Hoguet, est le texte de référence qui régit les rapports locatifs. Elle impose au propriétaire de fournir un logement décent, c’est-à-dire conforme à des critères de salubrité et de sécurité définis par la loi, et d’entretenir ce logement en état de servir à l’usage prévu par le contrat de location. La question de la réfection des peintures, bien qu’elle puisse parfois sembler anecdotique, peut directement impacter le caractère décent d’un logement et engager la responsabilité du propriétaire.

La loi du 6 juillet 1989 et ses implications sur le logement décent

L’obligation de fournir un logement décent est une obligation fondamentale et non négociable pour le propriétaire bailleur. Le décret n°2002-120 du 30 janvier 2002 précise les critères de décence d’un logement, en définissant les exigences minimales en matière de surface, de confort, de sécurité et de salubrité. Il est important de souligner que, même si le décret ne mentionne pas explicitement la réfection des peintures, leur état général peut être un facteur déterminant pour juger de la décence d’un logement. Par exemple, une peinture écaillée sur de grandes surfaces, présentant des traces d’humidité importantes, des moisissures visibles ou des infiltrations d’eau, peut rendre le logement impropre à l’habitation et constituer un manquement à l’obligation de logement décent. En outre, l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989 oblige le propriétaire à réaliser les grosses réparations nécessaires au maintien en état du logement pendant toute la durée du bail de location. Ceci peut inclure des travaux de réfection de peinture si la dégradation est liée à un problème structurel.

Les obligations du propriétaire lors de l’état des lieux d’entrée

L’état des lieux d’entrée est un document capital et juridiquement contraignant qui décrit l’état du logement au moment de la prise de possession par le locataire. Il doit être établi de manière contradictoire, c’est-à-dire en présence du propriétaire et du locataire, ou de leurs représentants dûment mandatés. Plus l’état des lieux est précis, exhaustif et détaillé, moins il y a de risque de litiges à la fin du bail, notamment en ce qui concerne les obligations du propriétaire et les responsabilités du locataire relatives à la réfection des peintures. Concernant la peinture, il est impératif de mentionner la couleur précise des murs de chaque pièce, leur état général (peinture neuve, bon état, état moyen, mauvais état avec présence de défauts), la présence éventuelle de traces de chocs, de rayures, de tâches, de fissures, d’écaillures ou de moisissures. Des photos de qualité, datées et signées par les deux parties, peuvent également être jointes à l’état des lieux d’entrée pour apporter une preuve supplémentaire et incontestable de l’état du logement au début de la location. Un état des lieux d’entrée mal fait, imprécis ou absent peut avoir des conséquences financières importantes pour le propriétaire, qui pourrait se voir reprocher des dégradations qu’il n’a pas commises et être contraint de prendre en charge des travaux de réfection des peintures qui incombaient au locataire.

Une absence d’état des lieux à l’entrée est un point crucial en matière de location immobilière. Dans ce cas de figure, la loi considère que le locataire a reçu le logement en bon état de réparations locatives, ce qui inclut l’état de la peinture. Cela signifie concrètement que le propriétaire aura beaucoup de mal à retenir une partie du dépôt de garantie pour des problèmes liés à la réfection des peintures à la sortie du locataire, sauf s’il peut apporter la preuve formelle et incontestable que ces dégradations sont dues à une faute, une négligence ou un acte volontaire de détérioration commis par le locataire pendant la durée de la location.

Les obligations du propriétaire concernant la réfection des peintures pendant la location

Pendant toute la durée du contrat de location, le propriétaire a l’obligation légale d’effectuer les réparations autres que locatives qui sont nécessaires au maintien en état du logement et à sa conformité avec les critères de décence. Il est essentiel de distinguer clairement les réparations locatives, qui sont à la charge du locataire, des réparations qui incombent au propriétaire bailleur. Les réparations locatives sont celles qui concernent l’entretien courant du logement, comme le nettoyage des murs, le rebouchage de petits trous ou le remplacement de prises électriques. En revanche, les réparations plus importantes, liées à la vétusté naturelle, à un vice de construction, à un cas de force majeure (dégât des eaux important par exemple) ou à un problème structurel du bâtiment, sont à la charge exclusive du propriétaire. La réfection des peintures entre dans cette catégorie si elle est rendue nécessaire par un problème qui relève de la responsabilité du propriétaire, comme un dégât des eaux important ou un problème d’humidité persistant.

En matière de réfection des peintures, l’entretien courant qui incombe au locataire consiste principalement à nettoyer régulièrement les murs et les plinthes, à enlever les petites tâches superficielles et à éviter de détériorer la peinture par un usage anormal du logement. Par exemple, le locataire peut être tenu de nettoyer des traces de doigts sur les murs ou des petites éclaboussures de cuisine. Le propriétaire, lui, devra intervenir en cas de problèmes d’humidité qui dégradent la peinture et provoquent des moisissures, de fissures importantes dans les murs qui nécessitent de refaire la peinture pour des raisons esthétiques et de salubrité, ou de peinture qui s’écaille en raison d’un défaut de construction ou d’un problème d’infiltration d’eau. Selon une étude récente menée par une association de défense des locataires, environ 18% des litiges liés à l’état des peintures surviennent pendant la durée de la location, en raison d’un manque d’entretien ou de problèmes structurels non résolus par le propriétaire. En 2024, le budget moyen alloué par les propriétaires à la réfection des peintures est estimé à 500€ par logement.

  • Réparations locatives concernant la peinture : Nettoyage régulier des murs et des plinthes, petites retouches de peinture pour masquer des éraflures mineures, entretien général.
  • Réparations incombant au propriétaire concernant la peinture : Problèmes d’humidité, fissures importantes dans les murs, défauts de construction affectant la peinture, dégâts des eaux importants nécessitant une réfection complète.
  • L’article 1720 du Code civil précise clairement les obligations du bailleur en matière de réparations et d’entretien du logement loué.

Les obligations du propriétaire lors de l’état des lieux de sortie : dépôt de garantie et réfection peinture

L’état des lieux de sortie est un document tout aussi important que l’état des lieux d’entrée. Il permet de comparer objectivement et précisément l’état du logement à la fin du bail avec son état initial, tel qu’il a été constaté lors de l’état des lieux d’entrée. Il est crucial d’identifier les dégradations qui ne relèvent pas de l’usure normale, car ces dégradations peuvent justifier une retenue sur le dépôt de garantie versé par le locataire au début de la location. L’usure normale correspond à la dégradation naturelle du logement due au temps qui passe, à l’utilisation normale des lieux par le locataire et à la vétusté des matériaux. Par exemple, une légère décoloration de la peinture due à l’exposition prolongée à la lumière du soleil est généralement considérée comme de l’usure normale. En revanche, des rayures profondes causées par des meubles, des tâches importantes de graisse ou de vin, des trous dans les murs ou des graffiti sont considérés comme des dégradations qui relèvent de la responsabilité du locataire.

La question de la vétusté est essentielle pour déterminer si une retenue sur le dépôt de garantie est justifiée. La grille de vétusté est un document, souvent annexé au bail de location, qui permet de déterminer la durée de vie théorique des différents éléments du logement, dont la peinture. Elle permet de calculer la dépréciation de ces éléments au fil du temps, en fonction de leur âge et de leur état d’usure. Si la peinture a été refaite il y a plus de 10 ans, par exemple, et qu’elle présente des signes d’usure normale (légère décoloration, petites éraflures), il sera difficile pour le propriétaire de retenir une partie du dépôt de garantie pour exiger une réfection complète. En cas de dégradations imputables au locataire, le propriétaire peut retenir une partie du dépôt de garantie pour couvrir les frais de réfection des peintures. Il doit alors fournir un justificatif précis, généralement un devis détaillé ou une facture acquittée établie par un professionnel du bâtiment. La loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) encadre de manière plus stricte les retenues sur le dépôt de garantie, en exigeant que le propriétaire justifie précisément le montant retenu et qu’il fournisse un devis ou une facture prouvant le coût réel des réparations.

En 2023, un propriétaire bailleur à Paris a retenu la somme de 800 euros sur le dépôt de garantie d’un locataire pour refaire intégralement la peinture d’un studio. Le locataire a contesté cette retenue devant la commission départementale de conciliation, arguant que la peinture était seulement légèrement défraîchie et que son état relevait de l’usure normale. La justice a finalement donné raison au locataire, considérant que l’état général de la peinture était conforme à une usure normale compte tenu de la durée de la location (5 ans) et que le propriétaire n’avait pas apporté la preuve de dégradations imputables au locataire.

Les situations spécifiques liées à la réfection des peintures : approfondissement et cas pratiques

Au-delà des principes généraux et des règles légales, certaines situations spécifiques et des cas pratiques méritent d’être approfondis, afin de mieux comprendre les obligations du propriétaire en matière de réfection des peintures et les droits du locataire. Les problèmes d’humidité persistants, le changement de couleur de peinture effectué par le locataire, les dégradations causées intentionnellement par le locataire, les travaux de rénovation entrepris par le propriétaire pendant la durée de la location et les situations de logement indécent sont autant de cas particuliers qui nécessitent une analyse juridique précise et une approche pragmatique.

Humidité : l’ennemi numéro un de la peinture et des logements locatifs

L’humidité est l’un des principaux facteurs de dégradation de la peinture dans un logement. Elle peut provoquer des cloques, des fissures, des décollements, des effritements, des taches disgracieuses, des moisissures potentiellement dangereuses pour la santé et une détérioration générale de la qualité de l’air intérieur. Le propriétaire est généralement responsable des problèmes d’humidité qui causent des dégradations à la peinture, à condition que ces problèmes ne soient pas causés par un manque d’entretien, une négligence ou un comportement anormal du locataire. Par exemple, si l’humidité est due à une infiltration d’eau provenant d’une toiture défectueuse, à un défaut d’étanchéité d’une façade ou à une remontée capillaire, c’est au propriétaire de faire réaliser les réparations nécessaires pour éliminer la source d’humidité et de prendre en charge les travaux de réfection des peintures dégradées par l’humidité. Le locataire, lui, a l’obligation de signaler rapidement au propriétaire tout problème d’humidité qu’il constate dans le logement, afin de permettre au propriétaire d’intervenir rapidement et d’éviter que les dégradations ne s’aggravent.

Il existe plusieurs causes possibles à l’humidité dans un logement : les infiltrations d’eau provenant de la toiture, des murs ou des fenêtres, la condensation due à une mauvaise ventilation, les remontées capillaires en provenance du sol, les fuites d’eau provenant des canalisations ou des appareils sanitaires. Il est essentiel de déterminer avec précision la cause de l’humidité pour pouvoir y remédier efficacement et durablement. Par exemple, une mauvaise ventilation peut favoriser la condensation sur les murs froids, ce qui entraîne des moisissures. Il existe des solutions simples pour améliorer la ventilation d’un logement, comme aérer régulièrement les pièces en ouvrant les fenêtres pendant au moins 15 minutes par jour, ou installer une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) performante et adaptée à la taille du logement. L’application d’une peinture anti-humidité peut être une solution temporaire pour masquer les problèmes, mais elle ne résout pas le problème à la source et ne dispense pas le propriétaire de réaliser les travaux nécessaires pour éliminer la cause de l’humidité.

  • Signaler immédiatement par écrit au propriétaire tout problème d’humidité constaté dans le logement (présence de moisissures, de taches, de cloques sur la peinture).
  • Aérer régulièrement toutes les pièces du logement, même en hiver, pour éviter la condensation et favoriser le renouvellement de l’air.
  • Ne pas obstruer les bouches d’aération et les grilles de ventilation, car elles permettent d’évacuer l’humidité.

Changement de couleur de peinture : une liberté encadrée pour le locataire ?

Le locataire a-t-il le droit de repeindre le logement pendant la durée du contrat de location et de modifier la couleur des murs ? En principe, la réponse est oui, mais cette liberté est encadrée par certaines règles et il est fortement conseillé au locataire de demander l’autorisation préalable et écrite au propriétaire avant de procéder à des travaux de peinture. En effet, le locataire a l’obligation de restituer le logement dans l’état dans lequel il l’a reçu, sauf usure normale, à la fin du bail. Cela signifie concrètement qu’il devra remettre les murs dans leur couleur d’origine à la fin du bail, sauf s’il a obtenu un accord écrit du propriétaire pour conserver les nouvelles couleurs ou pour ne pas effectuer de travaux de remise en état. Si le locataire a repeint les murs sans autorisation préalable du propriétaire et que ce dernier n’apprécie pas la nouvelle couleur ou estime que les travaux ont été mal réalisés, il pourra exiger que les murs soient repeints dans leur couleur d’origine aux frais exclusifs du locataire. Dans certains cas, le propriétaire peut accepter que le locataire ne remette pas les lieux en état s’il estime que la nouvelle couleur valorise le bien, améliore son esthétique ou est conforme à ses goûts personnels.

Un propriétaire peut encadrer strictement le changement de couleur de peinture par le locataire en précisant dans le bail de location le type de peinture autorisée (par exemple, peinture lessivable de qualité professionnelle) et les couleurs autorisées (par exemple, des couleurs neutres et claires). Il peut également demander au locataire de lui fournir un échantillon de la peinture qu’il compte utiliser avant de commencer les travaux, afin de vérifier sa qualité et sa conformité avec ses exigences. Il est essentiel de formaliser tout accord entre le propriétaire et le locataire concernant les travaux de peinture par un document écrit, daté et signé par les deux parties, afin d’éviter tout litige ultérieur.

Selon une étude réalisée par l’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement), 65% des baux de location interdisent explicitement au locataire de modifier la couleur des murs sans autorisation préalable du propriétaire.

Peinture abîmée par le locataire : responsabilité et obligations de réparation

Si la peinture est abîmée par le locataire pendant la durée de la location, par exemple à cause de rayures profondes, de tâches indélébiles, de trous dans les murs, de graffiti ou de dégradations volontaires, c’est en principe au locataire de prendre en charge financièrement et de réaliser les réparations nécessaires pour remettre la peinture en bon état. Le locataire peut soit faire appel à un professionnel qualifié (peintre, artisan), soit effectuer lui-même les réparations, à condition que le résultat soit de qualité professionnelle et qu’il utilise des matériaux et des techniques appropriés. Si le locataire refuse de prendre en charge les réparations ou s’il effectue des travaux de mauvaise qualité, le propriétaire peut retenir une partie du dépôt de garantie pour couvrir les frais de remise en état de la peinture. Dans ce cas, le propriétaire devra fournir au locataire un devis détaillé ou une facture acquittée établie par un professionnel du bâtiment, justifiant le montant retenu sur le dépôt de garantie. Il est essentiel de bien documenter l’état des lieux de sortie avec des photos et des descriptions précises des dégradations, afin de prouver que ces dégradations sont imputables au locataire et qu’elles ne relèvent pas de l’usure normale.

Afin d’évaluer le coût des réparations de manière objective et transparente, il est conseillé de demander plusieurs devis à des professionnels qualifiés et de comparer les prix et les prestations proposées. Le propriétaire n’est pas obligé d’accepter systématiquement le devis le moins cher, mais il doit choisir un devis raisonnable et justifié. La loi n’impose pas de délai précis pour effectuer les réparations, mais il est préférable de les réaliser rapidement, dans un délai raisonnable, afin de ne pas aggraver les dégradations existantes et de ne pas pénaliser un éventuel nouveau locataire.

En 2022, un locataire à Lyon a percé plusieurs trous dans un mur pour accrocher des étagères sans autorisation du propriétaire. Lors de l’état des lieux de sortie, le propriétaire a constaté ces trous et a retenu 300 euros sur le dépôt de garantie pour financer le rebouchage des trous et la réfection de la peinture. Le locataire a contesté cette retenue, arguant qu’il avait rebouché les trous lui-même. Cependant, le propriétaire a prouvé avec des photos de qualité que le travail de rebouchage n’était pas de qualité professionnelle et que la surface du mur n’était pas parfaitement lisse et uniforme. La commission de conciliation a validé la retenue effectuée par le propriétaire.

Travaux de rénovation : obligations du propriétaire concernant la peinture pendant la location

Si le propriétaire entreprend des travaux de rénovation importants dans le logement pendant la durée de la location, travaux qui incluent la réfection des peintures, il a certaines obligations légales à respecter envers le locataire. Il doit informer le locataire de la nature précise des travaux envisagés, de leur durée prévisible, des dates de début et de fin des travaux et des éventuelles nuisances qu’ils pourraient occasionner (bruit, poussière, odeurs de peinture, restrictions d’accès à certaines pièces). Si les travaux durent plus de 21 jours, le locataire a le droit de demander une réduction de loyer proportionnelle à la durée et à l’importance des travaux, afin de compenser la gêne occasionnée. Si les travaux rendent le logement temporairement inhabitable, même partiellement, le locataire peut demander au propriétaire de lui fournir un hébergement de remplacement pendant la durée des travaux ou de suspendre le paiement du loyer jusqu’à la fin des travaux.

Le propriétaire doit veiller à ce que les travaux soient réalisés dans les meilleures conditions possibles, en minimisant les nuisances pour le locataire et en respectant les règles de sécurité en vigueur. Il doit également respecter les horaires de travail autorisés par la loi ou le règlement de copropriété. Il est important d’établir un dialogue constructif et transparent avec le locataire, afin de trouver des solutions amiables en cas de difficultés ou de désaccords concernant les travaux.

Logement indécent et réfection de la peinture : les recours possibles pour le locataire

Si la peinture d’un logement est dans un état tel qu’elle rend le logement indécent, c’est-à-dire non conforme aux critères minimaux de salubrité et de sécurité définis par la loi, le locataire dispose de plusieurs recours possibles pour contraindre le propriétaire à effectuer les travaux de réfection nécessaires. Il peut d’abord envoyer une mise en demeure au propriétaire, par lettre recommandée avec accusé de réception, lui demandant d’effectuer les travaux dans un délai raisonnable (généralement 2 mois). Si le propriétaire ne réagit pas à cette mise en demeure, le locataire peut saisir la commission départementale de conciliation (CDC), qui tentera de trouver une solution amiable entre les deux parties. Si la conciliation échoue, le locataire peut saisir le tribunal judiciaire (anciennement tribunal d’instance) pour faire contraindre le propriétaire à effectuer les travaux de réfection de la peinture sous astreinte (pénalités financières par jour de retard). Le locataire peut également demander au juge des dommages et intérêts pour le préjudice moral et matériel qu’il a subi en raison de l’état indécent du logement.

  • Envoi d’une mise en demeure au propriétaire par lettre recommandée avec accusé de réception.
  • Saisine de la commission départementale de conciliation (CDC).
  • Action en justice devant le tribunal judiciaire (anciennement tribunal d’instance).

En cas de logement indécent, le locataire peut également demander au juge de suspendre le paiement du loyer jusqu’à ce que les travaux soient effectués, à condition qu’il continue à verser le montant du loyer sur un compte séquestre (bloqué) pour prouver sa bonne foi. Le locataire peut également demander la résiliation du bail aux torts exclusifs du propriétaire et obtenir le remboursement du dépôt de garantie et des frais de déménagement.

Bonnes pratiques et conseils : prévenir les litiges liés à la réfection des peintures et favoriser l’entente entre propriétaires et locataires

Il est toujours préférable de prévenir que de guérir. En adoptant des bonnes pratiques et en privilégiant la communication transparente et le dialogue constructif, les propriétaires et les locataires peuvent éviter de nombreux litiges liés à la réfection des peintures et favoriser une relation locative harmonieuse et durable.

Conseils pratiques pour le propriétaire bailleur

Le propriétaire a tout intérêt à fournir un logement avec des peintures en bon état lors de la mise en location. Cela valorise son patrimoine immobilier, attire des locataires solvables et respectueux des lieux, et réduit considérablement le risque de litiges coûteux et chronophages. Il est également essentiel de réaliser un état des lieux d’entrée précis et détaillé, en décrivant de manière exhaustive l’état des peintures de chaque pièce du logement. Le propriétaire doit répondre rapidement et efficacement aux demandes du locataire concernant les problèmes de peinture, notamment en cas d’humidité, de dégradations ou de défauts constatés. Il doit également communiquer clairement ses attentes concernant le changement de couleur de la peinture et les travaux de rénovation éventuels.

  • Fournir un logement avec des peintures en bon état général lors de la mise en location (peinture récente, propre, sans défauts apparents).
  • Réaliser un état des lieux d’entrée précis, détaillé et illustré avec des photos, décrivant l’état des peintures de chaque pièce.
  • Répondre rapidement et efficacement aux demandes du locataire concernant les problèmes de peinture (humidité, dégradations, etc.).
  • Communiquer clairement ses attentes concernant le changement de couleur de la peinture et les travaux de rénovation.
  • Entretenir régulièrement le logement pour prévenir les problèmes d’humidité et les dégradations de la peinture.

Conseils pour le locataire : entretien et obligations

Le locataire doit signaler rapidement au propriétaire tout problème d’humidité ou de dégradation de la peinture qu’il constate dans le logement. Il doit demander l’autorisation écrite au propriétaire avant de repeindre le logement ou de modifier la couleur des murs et s’engager à remettre les lieux en état à la fin du bail, sauf accord contraire. Il doit également entretenir régulièrement la peinture en la nettoyant avec des produits adaptés. Il est vivement conseillé au locataire de prendre des photos de l’état du logement lors de son entrée dans les lieux et lors de son départ, afin de prouver son bon entretien et d’éviter les litiges avec le propriétaire.

  • Signaler rapidement au propriétaire tout problème d’humidité ou de dégradation de la peinture.
  • Demander l’autorisation écrite avant de repeindre le logement.
  • Entretenir régulièrement la peinture en la nettoyant avec des produits adaptés.
  • Prendre des photos de l’état du logement lors de l’entrée et de la sortie.

La communication : la clé d’une relation locative réussie et sans litiges

En cas de litige ou de désaccord concernant la réfection des peintures, il est toujours préférable de privilégier le dialogue, la négociation et la recherche de solutions amiables. Il est important d’écouter attentivement les arguments de l’autre partie, de faire preuve de bonne foi et de chercher un compromis acceptable pour les deux parties. Il est conseillé de formaliser tout accord à l’amiable par un document écrit, daté et signé par le propriétaire et le locataire, afin d’éviter tout malentendu ultérieur et de garantir le respect des engagements pris.

En moyenne, un propriétaire consacre 200€ par an à l’entretien des peintures dans un logement de 50m2. Le coût d’une réfection complète des peintures par un professionnel varie entre 25€ et 45€ par mètre carré, en fonction de la qualité de la peinture utilisée et de la complexité des travaux.

Selon les statistiques du ministère du Logement, 12% des litiges locatifs concernent l’état de la peinture et des revêtements muraux.

Le recours à un médiateur professionnel ou à un conciliateur de justice peut faciliter la résolution des litiges liés à la réfection des peintures et éviter une procédure judiciaire coûteuse et longue.

L’importance cruciale de l’assurance habitation pour la réfection des peintures

L’assurance habitation joue un rôle crucial en matière de réfection des peintures, car elle peut couvrir les dégâts causés par certains sinistres (dégâts des eaux, incendies, explosions, catastrophes naturelles) qui peuvent affecter la peinture et les revêtements muraux. Il est donc essentiel de vérifier attentivement les garanties proposées par son contrat d’assurance habitation et de s’assurer qu’il couvre bien les risques liés à la réfection des peintures. Une assurance habitation est souvent obligatoire pour le locataire, mais elle peut également être souscrite par le propriétaire bailleur, afin de protéger son patrimoine immobilier contre les sinistres et les dégradations. La police d’assurance doit notamment couvrir les risques liés aux incendies ou explosions.

Le coût moyen annuel d’une assurance habitation en France est d’environ 150 euros pour un locataire et de 250 euros pour un propriétaire, en fonction de la surface du logement, de sa localisation et des garanties souscrites.

Selon les statistiques des compagnies d’assurance, les dégâts des eaux représentent près de 30% des sinistres couverts par les assurances habitation en France, ce qui souligne l’importance de souscrire une assurance qui couvre bien ce type de risque.

Il est donc impératif de bien choisir son assurance habitation, de vérifier attentivement les garanties proposées et de déclarer rapidement tout sinistre à son assureur, afin de bénéficier d’une indemnisation en cas de dégâts affectant la peinture.